Pourquoi et comment assurer l'éducation financière de nos enfants

Sujet tabou par excellence, il parait encore inconcevable de nos jours d’aborder le thème de l’argent avec nos proches sous peine d’être qualifié de capitaliste. Par extension, on applique cette même règle à nos enfants.

Ça me parait pourtant vital de leur apporter un éclairage plus précis sur le sujet, au même titre que les règles de vie en communauté ou le savoir-être. Sans cet apprentissage, le risque est grand pour que nos enfants n’apprennent pas assez rapidement les règles de l’argent pour pouvoir contrôler leur vie financière et atteindre leur objectifs de vie.

Les années 70 ont vu arriver la révolution sexuelle. Et si la crise que nous connaissons déclenchait chez nous une prise de conscience collective ? Profitons de l’opportunité qui s’offre à nous pour briser ce dernier tabou !

CESSONS DE CONSIDÉRER QUE NOS ENFANTS SONT INCAPABLES DE COMPRENDRE

La première question que vous allez me poser : « Certes oui, mais à partir de quel âge pouvons-nous aborder ce sujet épineux et complexe ? »

Cessons de considérer que nos enfants sont incapables de comprendre le monde qui les entoure et disons leur les choses telles qu’elles sont. Leurs réflexions vous donneront le ton et vous indiqueront ce qu’ils auront intégré et quand…Et, croyez-moi, ils pourraient bien vous surprendre par leur perspicacité.

Vous avez des doutes et je le comprends. Alors, faites un test. Suivez le journal télévisé avec vos enfants et écoutez leurs réactions, répondez à leurs questions.

Les sujets qui y sont traités le sont généralement sur plusieurs jours. Vous vous rendrez vite compte qu’ils captent l’information bien mieux qu’on pourrait l’imaginer et leurs réflexions, même si elles sont parfois simplistes, ne sont pas dénuées de sens et d’intérêt.

Une multitude d’anecdotes pourraient venir étayer cette idée, mais une tout particulièrement, qui concerne l’ainée de mes filles, alors âgée de 6 ans.

Voulant récompenser le travail assidu qu’elle avait fournit durant toute son année scolaire, nous avons décidé avec sa maman de lui offrir un cadeau. J’ai alors délibérément pris le risque de lui laisser le libre arbitre quant au choix de ce dernier, quelque soit son prix.

Le samedi suivant, selon les vœux de ma fille, nous nous rendons dans la caverne d’Ali Baba pour enfant. Après avoir déambulé pendant de longues minutes de rayons en rayons, elle m’a désigné une poupée à une vingtaine d’euros.

Ma femme me glissait alors à l’oreille qu’avant d’avoir jeté son dévolu sur elle, ma fille s’était longuement attardée devant une autre poupée, plus chère d’une dizaine d’euros.

Interrogée sur la motivation de son choix, elle m’a répondu sans l’ombre d’une hésitation ni d’un remords : « Je préfère celle-là parce-que l’autre est trop chère ! »

ATTENTION ! IL NE S’AGIT PAS DE LEUR INCULQUER LA PEUR DE DÉPENSER
MAIS BIEN DE SAVOIR COMMENT DÉPENSER ET GÉRER SON BUDGET !

Bien sûr, pour moi, cette expérience validait le fait qu’elle avait saisi la valeur de l’argent. Et pendant des années, je pensais avoir joué mon rôle et qu’elle savait tout ce qu’elle devait savoir sur l’argent.

Pourtant, il y a peu de temps, je me suis rendu compte que j’avais oublié quelque chose d’important !

Inculquer à mes enfants à ne pas avoir peur de dépenser mais de savoir comment dépenser intelligemment. De respecter l’argent afin qu’il nous permette de vivre sereinement.

J’ai en tête une réflexion que j’ai longtemps entendu : « quand tu seras grand, tu t’achèteras ce que tu veux ! » Et c’est ce que j’ai fait, mais avec démesure.

J’ai compris au travers de mon expérience qu’il était primordial dans ce rapport avec l’argent, de ne pas développer un sentiment de frustration chez nos petites têtes blondes.

Il me semble évident aujourd’hui que responsabiliser nos enfants ne passe pas par la peur de manquer d’argent mais par une bonne gestion de celui-ci.

POURQUOI PAS METTRE NOS ENFANTS EN SITUATION

On peut imaginer plusieurs possibilités pour cela, en fonction de nos moyens.

Pourquoi, par exemple, ne pas leur allouer une somme mensuelle et les laisser gérer les achats qui leur sont dédiés (coiffeur, loisirs, vêtements), en les encadrant, bien entendu ! On pourrait ainsi leur apprendre à dépenser avec réflexion et à planifier l’achat d’un bien qu’ils ne pourraient s’offrir avec un mois d’étrennes. En d’autres termes, leur apprendre l’épargne pour leur éviter de devenir un adepte du crédit facile.

J’ai moi-même choisi de leur verser une partie de la somme allouée par la CAF, avec comme seuls impératifs d’épargner 10% de cette somme et ne pas compter sur une avance.

Une option suggérée par un proche consisterait à verser un pourcentage d’intérêt annuel sur l’épargne que l’enfant aurait réussi à constituer, comme le ferait une banque.

Mais on peut également, pourquoi pas, les faire participer aux dépenses familiales lorsque l’occasion se présente d’effectuer un achat pour le foyer.

Ce serait l’occasion de s’assurer qu’ils ont compris les fondamentaux et leur apprendre que cet exercice nécessaire peut se faire sereinement.

N’avez vous jamais entendu dans votre entourage des parents rager d’avoir eu à donner de l’argent à leur progéniture qui, une fois qu’ils ont quitté le cocon familial où on gérait tout pour eux, ont dilapidé leurs premiers salaires en un rien de temps ?

ALORS COMMENÇONS PAR LEUR APPRENDRE LES RÈGLES DE L’ARGENT !..

ET ARRÊTONS D’ENTRETENIR CE TABOU QUI N’A PLUS LIEU D’ÊTRE AU 21ème SIÈCLE…

Cet article a 5 commentaires

  1. Effectivement, rien de mieux que l’argent de poche pour apprendre la valeur des choses.
    Même avec de petites sommes un enfant comprends rapidement.
    Pour la consommation, je pense qu’il peut être également utile de lui montrer différentes options d’achat.
    Par exemple avec une brocante où les jouets sont en général bon marché. (bien sûr il faut être à côté pour vérifier le bon état de ceux ci).

    Ou même avec les sucreries, pourquoi ne pas lui proposer de les faire. (en lui expliquant que tout fait, c’est moins fatiguant mais plus cher)

    Tout ça pour dire, que lorsque nous redécouvrons difficilement quelque chose un enfant peux l’acquérir sans se fatiguer.

  2. Je me permets de donner mon avis sur l’éducation des enfants en tant qu’auxiliaire de puériculture en crèche privée: la mise en situation est la meilleure solution à mon sens. Le conseil essentiel à mon sens, pour que son enfant soit apte à gérer son argent, c’est de lui donner en liquide. On voit l’apparition de cartes bancaires spécialement conçues pour les plus jeunes… mais elles dématérialisent trop l’argent.
    Par contre pour la question des parents qui rémunèrent leurs enfants à la moindre tâche ménagère pour leur apprendre la valeur du travail… c’est une question épineuse. Car il est préférable de lui apprendre l’entraide que l’appât du gain !

    1. Apprendre l’entraide ?

      Comment explique-tu alors que l’on demande aux enfants de bien travailler à l’école, pour avoir un bon boulot et in fine pour gagner bien sa vie (gagner de l’argent !). Donc je suis pour les valeurs du travail et de l’effort… car il est très important de trouver un point d’équilibre entre donner de son temps et travailler pour soit.

      Connait beaucoup de monde qui aille travailler tout les jours pour donner son salaire intégralement à d’autres ? moi aucun ! Pour les enfants c’est pareil, s’il travaille bien, il a de l’argent (juste du papier) et il peut alors utiliser une partie de cet argent pour donner…

      Faire travailler gratuitement ses enfants pour rien, alors le travail a une valeur, c’est un peu une forme d’exploitation également. Trop de parents sont tentés d’utiliser leurs enfants comme main d’œuvre gratuite, je ne suis pas pour non plus !

      L’argent n’est pas sale, sinon plus personne n’irait travailler, arrêtons en France de considérer qu’il faut un bon boulot juste pour le fun, ce n’est pas vrai, plus tôt nos enfants sont en contact avec l’argent, plus ils réussiront dans les affaires et dans la vie.

      Autre point, pour donner, il faut d’abord avoir ! certains qui n’ont rien, donnent de leur temps, mais la vrai solidarité, ce n’est pas de donner 50 euros par an à des organisation, c’est de donner plusieurs heures par semaine ou accueillir des personnes chez-soi…

      Rien de sert de voter à gauche en espérant que l’état vole au secours des plus faibles, la vrai solidarité, c’est ce qui sort de notre poche à nous et non pas de la poche des autres… c’est important de l’apprendre à nos enfants !

  3. Merci pour cet article intéressant.

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